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Les bigarrures d'une bulle
3 juillet 2008

Passé les demis, restent les trois quarts.

Il est 8h30 et je m’éveille.

J’ai mal au front ou juste derrière, c’est la chaleur, c’est trop de sommeil, c’est la couette encore sur mes yeux et les pieds brûlants en bouillotte inutile. Juste le courage de pousser la porte de la chambre, traverser le couloir sur 70 cm, trouver une lumière, tirer une porte, pipi, popo, eau, porte, éteindre, revenir au lit. Je flemmarde.

 

Il est 9h30 et je suis toujours au lit.

En une heure, j’ai tiré le rideau de la chambre sur l’espace vide entre les deux pans de murs des immeubles qui nous encadrent de ce côté-ci de l’appartement, je suis allée sur Eo.st et j’ai lu. J’ai lu un grand changement, et ça m’a étrangement ému. Puis j’ai regardé les spots au plafond et j’ai entendu mon ventre s’éveiller. Mais pas encore bouger. Non, je flemmarde.

 

Il est 10h30 et je suis encore et toujours au lit.

En une heure je suis allée me préparer un petit déjeuner, brioches toastés et tartinées de confiture à la rhubarbe, chocolat chaud. J’ai mis la bouteille de lait vide dans le sac MacDo qui nous sert de poubelle intermédiaire au sac orange des Recyclables et j’ai pensé qu’il allait falloir que je transvase ceci dans cela et que je sorte cela tout à l’heure même si le ramassage est demain. Mais pas encore agir. Non, juste déjeuner, le bol sur la table de chevet, l’assiette de tartines sur les genoux, et les yeux sur rien, les fesses sur le lit, le lit au-dessus de la valise, j’ai pensé qu’il fallait que je réfléchisse stratégiquement à ce que j’allais mettre dedans ou dans mon sac à dos, ou dans ma sacoche d’ordinateur ou dans un sac plastique qui j’en suis certaine ne sera pas de trop. Mais ça m’a ennuyé. Dans ma tête je ne sais pas comment faire, et mes mains n’ont pas envie sortir la valise bleue de sous le lit jaune et de ranger méthodiquement. Mais pas encore en finir. Non, je flemmarde.

 

Il est 11h30 et je suis, c’est fatal, au lit.

En une heure je me suis décidée à regarder un film sur mon ordinateur et j’ai commencé à démonter le lit d’à côté. Mais je n’ai pas fini. Et puis, j’ai regardé le film et je me suis dit que ça ne m’intéressait pas vraiment, alors j’ai téléphoné à ma sœur pour lui demander comment m’arranger avec ma valise. Elle avait une voix endormie. Elle était encore au lit. On se ressemble. Elle me manque, tiens, mais j’ai quand même pas envie de la revoir. Je suis bien avec ma solitude sur mon lit, c’est pratique, je m’ennuie comme je l’entends, je flemmarde.

 

Il est 12h30 et j’entends, de mon lit, l’horloge du quartier sonner.

En une heure, j’ai regardé le film par petits bouts, en déplaçant le curseur pour aller plus vite sur des passages jamais vus et que je ne verrais jamais car ensuite j’ai supprimé le film. Au moins une action aujourd’hui. Une que je pouvais faire de mon lit. Pas comme ranger mon chantier dans le salon, faire la vaisselle, nettoyer la gazinière, aspirer le lino et la moquette, refaire les lits, prendre ma douche, trier ce qu’il me faut prendre et les poubelles, me faire à l’idée que je rentre ce soir à la maison jusque fin août et que Lille va me manquer, mon salon, mon bordel et ma solitude aussi, et puis mon lit. Mon petit lit une place d’ici.  Il est12h30 et je n’ai plus le temps de flemmarder.

 

Il faut que je réagisse, que j’agisse, que je finisse, que je bouge.


zoomfraises2


Rien que d’y penser, j’ai mal au front et puis derrière.


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Commentaires
A
Je ne te le fais pas dire xd !
J
c'est tellement bon de flemmarder au lit!
Les bigarrures d'une bulle
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